Interview réalisée par Véronique RIFFAULT

En misant sur la compétence et la confiance, Samuel Njoh rivalise aujourd’hui avec les plus performants en matière de cybersécurité et d’intelligence des bâtiments. La réussite de sa start-up «Solisys Technology » est autant le fruit de son état d’esprit que d’une carrière rondement menée. Car, à ses yeux, le handicap n’est jamais rentré en ligne de compte pour envisager son parcours professionnel. Il était une donnée à intégrer pour s’adapter, nullement un obstacle. D’un tempérament déterminé – sa devise dans la vie est « Si d’autres y arrivent, pourquoi pas moi ? »-, il obtient haut la main ses deux masters : l’un en réseau de télécommunications à Cergy Pontoise et l’autre en marketing international à l’ESC de Chambéry. Ses diplômes en poche, il a travaillé quatorze ans pour Schneider électrique. En moins de quinze ans, il passe de gérant d’offres produit à top manager en charge de la stratégie commerciale pour le secteur Europe. Sa méthode ? La maîtrise des dossiers ! Souvent entre deux avions ou trains, il a acquis la conviction que ce sont la valeur ajoutée que l’on apporte et le travail collaboratif qui construisent les réussites les plus solides. C’est donc aidé d’une assistante pour lui mettre en forme ses présentations, qu’il n’a jamais craint d’animer formations ou comités de direction et plus encore piloter des projets. Sa cécité, il ne la nie pas. Toutefois, il sait la faire apprivoiser aux autres pour gagner en confiance, si ce n’est en crédibilité. Via sa canne, mais surtout en écoutant beaucoup et en intervenant à-propos.

C’est ce parcours mené tambour battant, mais aussi la sérénité et la stabilité acquises auprès de sa compagne, qui lui ont donné l’énergie de déployer ses ailes à l’automne dernier. « Solisys Technology » consacre aujourd’hui son goût pour le partenariat au service de solutions innovantes. Technologie de l’internet des objets et du numérique, réalité augmentée et intelligence artificielle sont son lieu commun. Par son activité, Samuel transforme les bâtiments en ressources de performances. Cela valait bien un trophée. Et si ce n’est pour son appétence à développer de nouveaux projets, ce sera pour sa manière singulière de considérer que tout est possible pourvu que l’on s’en donne les moyens.